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«Le BEA a pu observer, au travers d'enquêtes récentes [...] que les équipages [d'Air France] concernés avaient pu, pour des raisons diverses, volontairement ou pas, s'affranchir d'effectuer certaines procédures de façon conforme. » Le Bureau d'enquêtes et d'analyses cite trois récents exemples d'écart de procédures qui l'ont poussé à émettre une «recommandation». Les 28 et 30 mars 2017, le BEA avait enregistré un double incident: la montée en vol trop rapide d'un même équipage de la compagnie. Le 31 décembre dernier, il s'agissait de la gestion par l'équipage d'une fuite de carburant survenue lors d'un vol parti de Brazzaville pour Roissy. Alors que l'Airbus A330 avait atteint son altitude de croisière, l'équipage (un commandant de bord et deux copilotes) relevait une perte de 1,4 tonne de carburant, laquelle passait à 2,1 tonnes vingt minutes plus tard. Alors qu'au vu de ces résultats, la check-list appropriée («Fuel Leak») recommandait de couper le moteur concerné (le moteur 1, à gauche), l'équipage avait décidé d'interrompre la procédure sans couper ledit moteur et s'était dérouté vers N'Djamena. Ce n'est qu'une fois posé que l'équipage avait coupé le moteur en question, qui était peu après arrosé par les pompiers de l'aéroport. Or, le BEA a estimé, après examen, que le risque d'incendie ne pouvait pas être écarté. D'où sa décision d'émettre une « recommandation ». Si elle n'a pas de conséquences juridiques, celle-ci attire néanmoins l'attention sur les manquements aux procédures. Et le Bureau d'enquêtes et d'analyses, l'un des plus réputés au monde, de considérer, dans son rapport publié le 23 août dernier, « que Air France devrait remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l'entreprise». Avant de déplorer «une certaine culture installée chez certains équipages d'Air France qui favorise une propension à sous-estimer l'apport d'une application stricte des procédures pour la sécurité ». Le SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) a tenu à préciser, par voie de communiqué, que « la remontée spontanée d'événements » chez Air France était « l'une des meilleures du monde ». |