摘要: |
Le lecteur attentif aura constaté qu'en nous penchant sur les promesses du rail, l'évolution des parts modales et les chances de réussir la décarbonation des transports, nous en sommes venus à constater que les enjeux clés étaient sur les routes et dans les airs. Néanmoins, le ferroviaire ne doit pas être abandonné, il est plus que jamais nécessaire, mais il se heurte aujourd'hui à deux difficultés majeures. La première est qu'il nécessite beaucoup d'argent public, d'autant que les rendements de la dépense publique dans le rail sont décroissants. Si un train est caractérisé par des rendements croissants (plus il y a de passagers, plus le coût par passager diminue), le financement du système ferroviaire dans son ensemble dépend de plus en plus d'investissement public. Les investissements sur le réseau classique sont directement concernés par le risque de rendements décroissants. La régénération et l'accroissement des capacités du réseau existant sont indispensables, mais elles augmentent peu les capacités. Les dépenses engagées ne débouchent pas sur des hausses sensibles de trafic pour une raison simple : le faible taux de remplissage des trains de la vie quotidienne. En Suisse, le taux de remplissage des trains avant la pandémie était de 28 %. Ainsi, il est souvent nécessaire d'offrir près de trois sièges vides par voyageur, car les usagers demandent de la fréquence. Laquelle est coûteuse en heure creuse. Les besoins de financement du réseau classique sont donc immenses, mais leurs impacts sur le trafic sont limités. |