摘要: |
II n'est plus contesté par grand monde que le compte à rebours pour le climat a commencé il y a plusieurs décennies. Il est impossible de laisser tranquillement couler le temps, l'inaction climatique est condamnable, c'est presque acquis... mais dans le débat public une expression s'est vite imposée : « Ne pas opposer la fin du monde et la fin du mois. » Cela coagule, d'une part, les aspirations de justice sociale (voire les exigences d'une autre répartition du pouvoir de consommer) et, d'autre part, les préoccupations (voire les angoisses) de plus en plus aiguës, notamment des jeunes adultes. Le renchérissement récent des énergies fossiles met cruellement en lumière la contradiction. Pour répondre à l'urgence de la fin du mois, le concours d'idées est ouvert: baisse de la fiscalité sur les carburants, chèque essence, augmentation du forfait de remboursement défiscalisé pour les déplacements professionnels, voire fixation autoritaire d'un prix bas qui donnerait à la tonne de CO, émise une valeur négative. Ces mesures visent toutes à augmenter artificiellement le pouvoir d'acheter de la mobilité, donc pour l'essentiel, de consommer plus de pétrole. Le hiatus entre les enjeux de court, de moyen et de long terme est patent. Les experts du climat et les économistes qui affirment, au contraire, que le prix du carbone exprime la valeur que nous souhaitons donner collectivement à notre environnement risquent d'être inaudibles. |