摘要: |
Le rôle du système ferroviaire dans la planification écologique et territoriale pose des questions économiques compliquées. La vision d'ensemble paraît faire consensus, mais le chemin pour y parvenir n'est pas encore tracé de façon claire. Les rapports très récents de l'autorité de régulation des transports, de la commission des Finances du Sénat et du Conseil d'orientation des infrastructures (voir supra) posent les termes de l'équation. Cet article d'ouverture du dossier propose un cadre général, en introduction des articles de Lionel Clément et Alain Bonnafous et d'Yves Crozet qui explorent en profondeur deux des aspects de la question. Il est frappant de constater l'écart, entre, d'une part, les mots utilisés par les programmes des candidats et, d'autre part, les prises de position des acteurs du secteur et les chiffres des différents rapports très documentés publiés récemment. Il y a d'abord la volonté des opérateurs réunis au sein de l'Alliance 4F, reprise à son compte par l'État dans la stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire, de doubler la part modale du fret ferroviaire d'ici 2030 pour remettre la France dans la moyenne basse de l'Europe sur ce plan. Passer de 9 % à 18 % des t. km suppose une prise de part de marché importante (environ 50 %) sur le périmètre de pertinence du fer1, c'est-à-dire au-delà d'une distance de 200 km dans le cas le plus général, et donc une véritable révolution de l'offre et de la qualité des circulations. Les résultats sur les émissions de GES du secteur des transports seraient spectaculaires, considérant que sur les plus courtes distances la décarbonation du transport routier est plus rapidement accessible. L'ambition politique est forte, mais tarde à se traduire en programmes d'investissements et d'amélioration de la qualité de service. Le facteur clé de la réussite sera la confiance des chargeurs qui suppose une amélioration très rapide du rapport qualité de service/ prix et la certitude que l'action sera pérenne. Le plan de relance prévoit une enveloppe d'un milliard d'euros d'ici 2024 et le besoin estimé, d'ici 2030, est de 10 Md€. À ce jour, ces investissements ne sont pas inscrits, même partiellement, dans la trajectoire du contrat de performance entre l'État et SNCF Réseau. |